Un 28 juin dans l'archipel de Boucherville

Gracieuseté de Google Maps

Entre l'île de Montréal (à gauche) et la rive sud du fleuve Saint-Laurent (à droite), la mer de Champlain a déposé, avant de se retirer, quelques alluvions argileuses qui ont formé un ensemble d'îlots traversés par des chenaux sur lesquels il fait bon canoter quand il reste de l'eau. La terre y est bonne et les ressources abondantes; ce qui n'a pas manqué de susciter l'intérêt des Iroquoiens, dont il ne reste plus que quelques vestiges d'occupation, puis des colons européens toujours très présents.

Trop près de la grande ville pour être tranquille, ceux qui sont en quête de distanciation physique et sonore choisiront d'arriver à l'ouverture du parc lorsque la pluie menace. En s'écartant du stationnement, ils finiront par trouver ce qu'ils sont venus chercher.

Ce paradis des saules géants et des grands peupliers est peuplé de cerfs de Virginie, de marmottes communes, de castors du Canada et de renards roux. Nous, nous y allons surtout pour les oiseaux. À une époque, il suffisait de se promener dans les pinèdes pour observer la petite Nyctale et le Hibou moyen-duc. Aujourd'hui la rumeur s'est répandue, les observateurs ont afflué, les sous-bois ont été saccagés par leur va-et-vient, les strigidés dérangés et le gestionnaire des lieux (la Société des établissements de plein-air du Québec) a interdit les lieux pour le plus grand bien de l'environnement. 

Un 25 juin au Mont Saint-Bruno

L'absence de pluies conséquentes depuis plusieurs jours commencent à laisser sa marque dans le sous-bois du mont Saint-Bruno et, à certains endroits, les feuilles des couvre-sols ratatinées craquent sous les pieds. 

En faisant le tour des lacs dans le sens autorisé (COVID oblige), nous avons croisé deux pirangas écarlates, des habitants exclusifs des forêts matures, plutôt décidues. On pourrait croire que le contraste du rouge vif de leur plumage sur le fond vert chlorophylle les rend facile à trouver, mais c'est tout le contraire. Ils compensent leur visibilité par un comportement extrêmement furtif et si on ne sait pas reconnaître le "tchik beur" caractéristique de leur appel, il y a de grandes chances que l'on passe à côté sans les voir.

Un mur d'artistes
Cette année, ma blonde et moi nous sommes lancés le défi de laisser un témoignage éphémère et discret de notre passage dans les lieux que nous visitons, en utilisant les éléments naturels et les réorganisant sans rien détruire; l'objectif étant de forcer notre regard à envisager d'autres angles. Un rien nous amuse.

Nymphéa

Les nénuphars sont en fleurs depuis quelques jours. J'aurais aimé qu'ils soient de l'espèce indigène et odorante (Nymphaea odorata), mais les fleurs sont trop loin du bord pour que je les sente et en couper une nuirait à l'harmonie de l'ensemble. 

Pour ceux qui s'intéressent aux usages des plantes, il ne semble pas que le Nymphéa odorant ait été utilisé pour soigner quoi que ce soit en Amérique du Nord. Par contre, Dans "A Field Guide to Edible Wild Plants of Eastern and Central North America"  de Lee Allen Perterson, on peut lire que les jeunes feuilles, les boutons de fleurs et les graines sont comestibles. Les feuilles et les boutons bouillis se "dégustent" avec un peu de beurre et les graines peuvent être soufflées façon pop-corn ou réduites en farine après séchage. N'hésitez pas à me faire signe si vous essayez et survivez à l'expérience.