Dans la campagne de Saint-Fulgence sur la rive nord du fjord du Saguenay, au cœur de la sapinière à bouleau jaune, la faune nocturne qui approche des habitations est jusqu'à présent la même que celle de la grande banlieue de Montréal.
Le Monarque de l'année...
...est passé hier dans le jardin. Un ou deux par an, c'est la fréquence à laquelle ils nous rendent visite, et ce malgré le soin que nous portons aux asclépiades de notre jungle. Les plantes y sont venues spontanément, mais nous les entretenons pour deux raisons: elles sentent bon et elles sont les hôtes indispensables des larves de ce papillon qui n'a pas la vie facile. L'une des principales menaces du monarque est encore une fois l'être humain qui considère l'asclépiade comme une nuisance pour son agriculture.
Le papillon d'hier se nourrissait dans des eupatoires avant de reprendre son chemin pour rejoindre ses congénères dans les forêts montagneuses du Michoacan, au Mexique, un voyage d'environ 4000 kilomètres qu'il va faire d'une traite pour aller se reproduire. Ses descendants moins pressés feront le voyage retour en 4 ou 5 générations.
Celui du jardin est né au Québec; comment connait-il la route à suivre ? Idem pour ceux nés au Mexique. Et ceux nés sur le chemin du retour qui ne connaissent ni le Canada ni le Mexique, pourquoi décident-ils de partir vers le nord plutôt que vers le sud ? Des réponses émergent, mais il y a encore beaucoup à découvrir.
En vue de l'hiver
C'est bien beau de faire pousser, mais vient le moment de récolter et de faire sécher. Une pièce fermée, un cadre de bois recouvert d'une moustiquaire et un déshumidificateur réglé à 40 % d'hygrométrie font la job. Cet hiver, on se fera des tisanes de monardes écarlates, fistuleuses, d'hysope et de lavande. On se garde la sarriette et l'origan pour la cuisine.
Évidemment, on ne cueille pas tout; il faut bien en laisser aux butineurs et surtout aux colibris qui se préparent à migrer et qui apprécient particulièrement les fleurs tubuleuses des monardes...pour les mêmes raisons que nous.