Un 28 août dans l'arrière-pays saguenéen

Huit kilomètres dans la campagne de Saint-Charles-de-Bourget (Québec), à l'écart des routes touristiques, loin des sommets des monts Valin. C'est le sentier du Saguenay dont nous nous souviendrons; un chemin entretenu comme on les aime, c'est-à-dire à peine (pas une autoroute de gravelle comme on en voit dans les parcs de la SEPAQ) et surtout, le plaisir de marcher dans un univers sonore 100 % naturel sans avoir à se pousser pour laisser passer un coureur ou un marcheur pressé. 

Huit kilomètres, 100 mètres de dénivelé, c'est quoi ? Une heure et demie, deux heures de marche à un pas de randonneur, mais pour nous qui pratiquons le pas du naturaliste curieux de tout, il faut bien une demi-journée pour marcher des rives marécageuses du lac Duclos (en haut à droite)  jusqu'au sommet de la colline (à gauche) et faire le tour du lac à castors.

La passerelle de métal (le trait blanc) longe le premier de la longue série des barrages (à gauche) dressés par les castors de l'endroit.

Premier arrêt pour identifier cette verge d'or qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Solidago macrophyllum
Là où il n'y avait rien à tirer de la terre, on chemine sur un tapis de mousse à travers un paysage de conifères qui ressemble à l'originel.
Là où la terre était généreuse, elle a été défrichée pour faire place au soja et au maïs. Autour, les peupliers faux-tremble guettent la mort du paysan et préparent la revanche.
Et là où il y avait quelques gros arbres à couper, il reste le chablis.
Un geai a trépassé par là. 
Au sommet de la colline, l'horizon s'éclaircit et les arbres se font petits.
C'est le domaine du pin gris qui sait se contenter de peu d'humus.
En haut, on marche sur de la vieille roche qui s'est cristallisée loin sous nos pieds, le socle d'une montage arasée par des milliers d'années de frottement d'une glace dont l'épaisseur se compte en kilomètres. Cela laisse forcément des traces: une surface sans angle sur laquelle on remarque parfois les ondulations des cannelures.
Autres traces: ce coup de griffes laissé par un roc charrié par la glacier permet de déterminer la direction de son écoulement. Le bâton indique approximativement l'axe nord (à gauche) - sud; la glace suivait donc le fjord (voir ci-dessous) 
Le fjord du Saguenay dont les eaux coulent du lac Saint-Jean (en bas) vers le fleuve Saint-Laurent (en haut). La photo est orientée comme celle des stries glaciaires ci-dessus qui a été prise sous la flèche bleue.
Arrivée au lac des castors et à la passerelle métallique visible sur la photo satellite
Sur le chemin du retour, du polypore oblique pas cher. Aussi appelé chaga dans la langue des marchands de rêve, ce champignon parasite des bouleaux aurait quelques bienfaits pour la santé selon une longue tradition orientale ou serait une véritable panacée selon le marketing. La science, quant à elle, pense qu'il pourrait contenir quelques molécules dont il faut vérifier l'efficacité et l’innocuité. 
Et puis, la preuve que nous ne sommes pas les seuls gros mammifères à fréquenter les lieux. Il y aussi de l'orignal...
...et un animal que je n'aurais pas aimé rencontrer au détour du chemin, l'ours noir.

Encore quelques beaux jours

Même si cela sonne comme un aveu de résignation devant le rougissement des feuilles, je préfère m'attarder sur les signes d'un été qui ne renonce pas à fleurir. C'était hier, le 14 septembre, au parc des Étangs-Antoine-Charlebois dont la biodiversité ne cesse de me surprendre. La municipalité de Sainte-Julie a décidément très bien fait de le soustraire aux chasseurs et aux 4x4, même si je me doute que cela n'a pas dû être facile et qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.

Gérardie appauvrie
Spiranthe penchée
Physostégie de Virginie


Coquillages et crustacés

Source: Dinosaurpictures.org

Enfant, je profitais des vacances au bord de la mer pour ramasser des coquillages sur la plage et pêcher le crabe à marée basse. Aujourd'hui, je continue à la faire et même si la mer s'est retirée depuis 453-454 millions d'années, je trouve encore des coquillages.

Ainsi, cet été, je suis allé me promener, pas tout à fait par hasard, au pied de la chute-aux-galets à côté de Saint-David-de-Falardeau (Québec).

Eh bien, en partant des rives de la rivière Shipshaw et en remontant vers les chutes par le petit sentier en sous-bois, on voyage à travers une époque appelée l'ordovicien supérieur et on peut rencontrer des créatures surprenantes: des brachiopodes, des crinoïdes et même des trilobites, qui peuplaient une mer maintenant disparue. Il suffit de baisser les yeux et de s'y intéresser.

Brachiopodes et crinoïdes en coupe transversale
Brachiopodes
Crinoïde