Nourrir les animaux: une activité répréhensible |
Ce matin, je me promenais dans le parc des Îles-de-Boucherville quand je suis tombé sur ce panneau qui expliquait combien il était nuisible de nourrir les animaux; entendons ici les mésanges à tête noire et peut-être les cerfs de Virginie, quoiqu'ils aient tendance à ne pas se laisser approcher à cet endroit. Si cela vous intéresse de lire le texte, vous pouvez grossir la photo en cliquant dessus. Même si je n'ai jamais eu à subir les foudres d'une mésange frustrée et même si les allégations me semblent un tantinet exagérées, ou certaines anodines, j'appuie plutôt le fond du message qui encourage la distanciation respectueuse entre l'humain et l'animal sauvage.
Je ne peux néanmoins m'empêcher de penser qu'il serait dommage de se priver des vertus éducatives et de l'émotion positive et durable que peut créer le contact, si bref soit-il, entre un oiseau et la main d'un enfant qui le nourrit. Tout compte fait, le risque n'est-il pas plutôt de créer un futur militant pour la préservation de l'environnement. Par ailleurs, on éprouve beaucoup moins de scrupules quand il s'agit de stimuler le membership des associations de chassseurs en créant des ateliers d'initiation à la chasse pour les ados ou des activités ludiques de sensibilisation pendant la saison.
Je vis quand même dans une drôle de société qui préfère voir ses enfants tenir des fusils plutôt que des graines de tournesol, une société qui interdit le nourrisage des animaux sous prétexte qu'il est nuisible, et qui élève la chasse au rang de loisir utile sous prétexte qu'il régule les populations animales. Je me rappelle que ces mêmes régulateurs fauniques, sans encadrement législatif pour les freiner, ont quand même fait disparaître des espèces autrefois abondantes: la tourte en Amérique du Nord, le grand pingouin tout autour de l'Atlantique nord, le puma de l'Est au Québec et le carcajou au Québec, entre autres.