L'affaire est dans le sac

C'est le moment idéal pour apprendre à reconnaître les grenouilles à leur chant. En plus, le nombre des espèces est quand même assez limité, en tout cas au Québec, et leur chant, vraiment distinctifs. Bon, je sais ce que vous allez me dire: "à quoi ça sert de connaître le chant des grenouilles ?" Sur quoi je vous répondrai sur un ton blasé: "À la même chose qu'une piscine hors-terre dans un pays où l'eau est gelée pendant 6 mois... À se faire plaisir !"

Pour produire leur chant, les grenouilles ont recours à un ou deux sacs gulaires (c'est selon les espèces). Un sac gulaire est une poche membraneuse extensible située au niveau de la gorge. Chez les amphibiens, il a une fonction d'amplification du son et on lui donne aussi le nom de sac vocal. Il est considéré comme un caractère sexuel secondaire, parce que seuls les mâles en possèdent et qu'il ne se développe que pendant la saison de l'accouplement. 

Ces sacs gulaires existent chez d'autres espèces animales comme les oiseaux par exemple. Il sert alors à se démarquer des autres en affichant des couleurs vives pour s'attirer les faveurs d'une femelle (frégates) ou à attraper de la nourriture (pélicans).

Sur les vidéos ci-dessous, on peut voir une grenouille des bois qui a besoin de deux sacs vocaux pour produire un couac disgracieux et deux petites rainettes crucifères qui n'ont besoin que d'un sac vocal pour produire un sifflement extrêmement sonore (elles peuvent aussi faire des trilles sur la même note).

Un 15 avril à Longueuil

Entre deux tirages de joints (je ne fume pas, je rénove ma salle de bain), je vais faire un tour dans le jardin pour changer la poussière de plâtre qui remplit mes poumons par de l'air pur.

Au printemps, chaque nouvelle sortie de terre compte et le tour se fait presque à quatre pattes. Hier, j'ai eu l'agréable surprise de voir fleurir l'hépatique acutilobée qui habite le jardin depuis deux ou trois ans. Quant aux sanguinaires du Canada, elles ne tarderont plus. Elles se resèment d'année en année et commencent à former un vrai tapis. 

Et puis, il y a l'ail des bois qui commence à sortir. Contre tout espoir, il s'est encore contenté de produire deux pieds, comme les années précédentes. Peut-être l'année prochaine.

Un 11 avril dans le boisé du Tremblay


Hier était une belle journée de printemps, comme aujourd'hui d'ailleurs. Alors, nous sommes allés voir où en était le printemps dans le boisé du Tremblay. 

Il faut croire que c'était la journée des tas. En nous promenant, nous en avons croisé de toutes les sortes: des tas de tussilages en fleurs, des tas de couleuvres rayées très occupées à s'accoupler, des tas de grenouilles des bois très occupées à les imiter et des tas de troncs d'arbres, beaucoup trop (j'y reviendrai dans un autre article).

Les couleuvres rayées se regroupent dans un hibernacle pour passer l'hiver. Ce peut être un terrier abandonné, une anfractuosité d'un rocher; celles de notre jardin se regroupent dans le mur de briques de la maison derrière un compteur électrique. Au printemps, elles se dispersent pour vaquer à leurs occupations, notamment la reproduction. Les femelles sécrètent alors des phéromones sexuelles pour attirer les mâles des alentours qui forment des amas autour des femelles pour tenter de les féconder. Cela ne dure pas très longtemps; nous n'en avons pas trouvé aujourd'hui.

Les grenouilles aussi forment des amas, les mâles s'agglutinant autour d'une femelle.