Un 29 avril à Pointe-Pelée

En ce deuxième jour, nous en sommes à 95 espèces d'oiseaux, dont sept qui ne sont pas sur la liste du Québec. Bien que nous nous tenions loin des "cocheux" (observateurs d'oiseaux capables de faire 600 km et plus pour voir l'espèce rare) et des photographes, notre grande fierté est d'avoir vu par nous-mêmes tout ce qui avait été rapporté sur les réseaux que nous consultons quand même à notre retour à l'hôtel.
À cette liste, nous ajoutons quelques espèces de plantes, parmi lesquelles je retiens aujourd'hui le platane d'Amérique (Platanus occidentalis), un arbre aussi monumental qu'étrange avec son écorce bigarrée.
Bien qu'ayant grandi en Touraine, je connais bien cet arbre car j'ai souvent croisé son hybride, le platane commun (Platanus x hispanica). Pour me rendre au collège, je descendais la rue des Platanes à pied, et plus tard, pour aller à la fac, je traversais la ville en empruntant l'avenue de Grammont, bordée de chaque côté des platanes majestueux. Je ne pensais pas à l'époque que j'irais à la rencontre de la branche américaine de leurs ancêtres.

Un 28 avril à Pointe-Pelée

Avec moins quatre degrés Celsius au lever, il a fallu enfiler des collants sous les jeans pour profiter de la plage de Pointe-Pelée. Et même si le soleil donnait des allure de mer tropicale au lac Érié, seul un fuligule ou un cormoran pouvait apprécier la baignade.

Malgré la température, la journée fut fructueuse. Les faits marquants du jour furent l'observation de deux parulines rares, la paruline orangée (voir la vidéo) et la paruline à ailes bleues, celle d'un viréo aux yeux blancs tout aussi rare et le passage d'un dindon sauvage en goguette alors que nous pique-niquions. Nous l'avions entendu toute la matinée dans les bois alentours sans jamais pouvoir l'observer et alors que nous dinions, il a traversé la clairière sans faire cas de nous, à quelques pas seulement.

Un 27 avril à Pointe Pelée

Après une dizaine d'heures de route et un peu de neige, nous sommes arrivés à Leamington (Ontario). Plus nous roulions vers le sud, plus le mercure du thermomètre chutait, jusqu'à atteindre +1°C à Hamilton. Le climat serait-il déréglé ?

Qu'à cela ne tienne ! Nous avons jeté nos bagages à l'hôtel, enfilé nos tuques et nos mitaines et nous sommes précipités au parc national du Pointe Pelée pour acheter nos passes pour la semaine et faire un petit repérage des lieux.

À part les genévriers de Virginie, les arbres commencent tout juste leur feuillaison; ce sera facile pour observer les oiseaux. Et des oiseaux, il y en a, même si nous ne sommes qu'au début du pic migratoire. Une ballade d'une heure jusqu'à la pointe nous a déjà permis d'observer 38 espèces dont deux parulines exceptionnelles plus au nord: la paruline à capuchon et la paruline à gorge jaune.

Dans le sous-bois, des tapis de dicentres à capuchon
La pointe: de l'autre côté du lac Érié, ce sont les États-Unis 
La pointe en regardant vers les États-Unis
La pointe en regardant vers le Canada. Elle est bordée des deux côtés par le lac Érié.