À partir de la fin décembre, on a toujours une petite troupe de cerfs de Virginie qui passe ramasser les graines tombées des mangeoires. Cette année, cela fait une semaine que nous avons commencé à les voir. Mais comme on dit: "Cerfs aux mangeoires, neige à pleuvoir" à moins que ce soit "Cerfs aux mangeoires, gel à prévoir".
C'est écrit dans la marge
L'année dernière, à peu près à la même époque, je manifestais avec quelques résidents du quartier pour arrêter des travaux visant à faire passer un boulevard dans un milieu protégé. Nous réussîmes à faire stopper le projet, mais pas à empêcher la destruction du milieu.
Comme il était vaguement question de contraindre le promoteur à restaurer le milieu, j'y suis retourné récemment pour constater l'état des lieux sans trop me faire d'illusion.
Sans surprise, rien n'a changé après un an. L'artificialisation des sols a été telle que même la végétation a du mal à recoloniser l'endroit. Quant à la faune, celle qui a survécu, on pourrait croire qu'elle a fui. Pourtant, si on s'affranchit du cadre et des perspectives où la rectitude s'impose et si l'on sort du sentier battu pour s'attarder dans la marge, la vie est là, à l'état de traces.
Dans les fossés, il y a souvent un peu de boue pour retenir les pas. |
Ici, probablement un raton laveur |
Et là, un cerf de Virginie avec les deux doigts du sabot surmontant les deux ergots. |
La routine
La routine hivernale s'installe, même si nous n'y sommes pas encore. Cette année, les mangeoires attirent deux mésanges bicolores en plus de la faune habituelle; elles vont probablement passer l'hiver ici. Bien qu'on en compte un peu plus chaque année, cette mésange est encore considérée comme une rareté dans le sud du Québec et la plus proche pour nous jusqu'à cette année était celle du refuge faunique Marguerite d'Youville. Comme le et les temps changent, il nous suffit aujourd'hui de regarder par la fenêtre pour espérer la voir. Farouches, elles viennent du fond du bois, piquent une graine et s'en retournent.
Autres visiteurs réguliers, deux éperviers, un adulte "de Cooper" (celui de la photo) et un juvénile "brun", qui viennent se poster à côté des mangeoires pour les mêmes raisons que les autres, mais pas avec le même régime.
On peut quand même se réjouir de toute cette activité qui est un signe de la vitalité du boisé du Tremblay. Si seulement, on pouvait le laisser se gérer lui-même et limiter nos interventions au strict minimum (voir le billet précédent).