Quand nos voyages nous amènent à traverser une ville ou à y rester, nous essayons, autant que faire se peut, de joindre l'agréable à l'inévitable et d'aller nous promener dans un espace vert, si possible une "réserve", parfois le jardin botanique et au pire un parc municipal ou la promenade le long de la rivière.
L'été dernier, à Fredericton, capitale du Nouveau-Brunswick, ma blonde avait repéré la réserve naturelle du parc Hyla. Après avoir un peu cherché, nous avons finalement trouvé un accès à la réserve dans le stationnement arrière de la "Drive Baptist Church". L'endroit ne semblait pas très grand sur la carte, mais la végétation y était dense. Après avoir fait notre deuil du balisage déficient des sentiers peu ou pas entretenus et se terminant généralement en cul-de-sac, nous nous en sommes remis à notre sens de l'orientation et à notre souvenir de la carte pour atteindre les étangs que nous voulions voir.
Chemin faisant, j'ai remarqué des petites fleurs roses que je ne connaissais pas sur le bord du chemin et que j'avais du mal à rattacher à une famille. Je n'avais pas apporté ma flore, l'appareil photo était au fond du sac à dos et ça ne me tentait ni de me contorsionner pour le sortir ni de me faire piquer par des maringouins en me penchant sur la fleur. D'un autre côté, je savais que je passais à côté d'une découverte personnelle et que j'allais regretter de ne pas avoir fait l'effort. Alors, vite fait mal fait, j'ai pris deux, trois photos et au retour, j'ai pu ajouter la Gérardie à feuilles ténues (Agalinis tenuifolia, famille des Orobanchacées) à ma collection de lifers.
Ce n'est qu'hier, par l'entremise d'un biologiste du Nouveau-Brunswick qui a confirmé mon identification sur iNaturalist, que j'ai appris que la plante était rare dans cette province, mais qu'il était possible de la trouver aux alentours de Fredericton, dans les milieux perturbés. Finalement, j'ai quand même regretté de ne pas m'être attardé à faire une photo mieux exposée.