L'ogre des forêts

Hier, en me promenant dans le boisé du Tremblay, j'ai été surpris par l'abondance des tamias rayés dont les "tchip" revendicateurs animaient le sous-bois. Il faut croire que l'année leur a été profitable. 

Au retour, mon attention a été attirée par un bruissement de feuilles mortes insistant, juste derrière moi. Je ne voulais pas me retourner, suspectant la présence d'un énième tamia. Mais bon, des fois que cela aurait été un ours, j'ai fait l'effort. 

Comme il n'y a rien qui ressemble plus à une feuille morte que cet écureuil, je l'ai cherché pendant quelques secondes, jusqu'à ce que je le voie détaler avec quelque chose dans la gueule. Ayant cru identifier une couleuvre, je l'ai suivi des yeux jusqu'à une pierre sur laquelle il s'est perché pour égorger sa proie. Je n'en revenais pas.  Moi qui pensais que Tic et Tac étaient végétariens, je suis allé aussitôt m'informer sur le régime alimentaire de ce rongeur dans les bouquins et l'internet. Toutes les sources mentionnent effectivement que le tamia rayé peut se nourrir à l'occasion d'œufs et d'oisillons. Je n'ai pas vu la couleuvre, mais qui vole un œuf peut bien en voler une.   

Un 29 septembre au bord du lac Boivin (Québec)

Galane glabre, mais pas partout

Dimanche dernier était une belle journée d'automne que nous avons mise à profit pour aller au Centre d'interprétation de la nature du lac Boivin

La thélyptère des marais: une fougère aussi hydrophile que l'onoclée sensible 

L'endroit est agréable pour se promener en famille, nourrir les écureuils roux, les tamias rayés et les mésanges à tête noire. C'est un plaisir qu'il ne faut pas bouder, surtout si on a des enfants, et cela se sait. D'ailleurs, s'il n'y avait ce trottoir de bois qui longe la rive marécageuse de la rivière Yamaska et qui donne accès à la flore et à la faune aquatique, je ne sais pas si j'y viendrai chaque année. Il y a beaucoup trop d'humains et le carcajou en moi fuit le contact avec cette espèce. En tout cas, c'est ce que prétend ma blonde après que je lui ai lu, un soir de camping autour du feu, le chapitre qu'a consacré Serge Bouchard à cet animal dans son bestiaire, un livre dont je recommande vivement la lecture.  

Un grand pic juvénile (plumes brunes et mohawk incomplètement rouge) 
Cinquante pas auparavant, je me plaignais de ne pas avoir vu de troglodyte des marais depuis longtemps.

Bref, si la journée était belle, elle sonnait quand même comme un été qui s'achève ou un automne qui n'ose pas encore afficher ses couleurs. À l'exception des galanes et de quelques asters, tout était défleuri et les canards semblaient avoir déserté les lieux. Ils n'étaient pourtant pas dépourvus de vie, comme nous avons pu le découvrir une fois nos sens ajustés au diapason de la nature. J'ai même pu revoir ce martin-pêcheur qui m'accompagne si bien dans mes sorties que j'en ai fait mon animal-totem. 

Un lapin à queue blanche qui nous a fait longtemps hésiter pour un lièvre d'Amérique