À quoi rêvent les chouettes ?

Je crois que les chouettes rayées emportent une partie de la nuit dans leurs rêves, bien cachée derrière leurs paupières. Sinon, comment expliquer la noirceur de leur regard ? 

Celle-là s'apprêtait à dormir quand nous l'avons observée, perchée dans un jeune pin blanc quelque part sur le Mont Saint-Bruno, presque à hauteur d'homme, comme souvent. Elle a nettoyé ses serres, s'est redressée et a tourné la tête en arrière pour l'enfouir dans ses ailes.

Migration de bernaches

Ce matin, aux étangs Antoine-Charlebois, des bernaches du Canada (Brenta canadensis) arrivaient du nord. Elles resteront là tant qu'il y aura à manger et que le gel ne les chassera pas plus au sud. Elles sont de moins grandes voyageuses que les Oies des neiges (Anser caerulescens) qui, elles, nichent dans la Toundra arctique et passent l'hiver dans le centre et le sud des États-Unis.

Indigène mais pas spontané

Une belle surprise nous attendait hier au bord du chemin : une demi-douzaine d'hamamélis de Virginie étaient en pleines fleurs. Comme je passe régulièrement par là et que je ne les avais jamais remarqués, leur présence est probablement l'oeuvre d'un lutin jardinier bien inspiré. 

Je dois avouer que, comme tout ce qui sort des sentiers battus, j'aime bien cet arbuste qui refuse de se résigner à l'hiver alors que tous les autres ont laissé tomber leurs feuilles. Dans leur article "Many to flower, few to fruit : the reproductive biology of Hamamelis virginiana (Hamamelidacee)", Gregory J. Anderson  et James D. Hill en arrivent à la conclusion que cette floraison tardive pourrait être une stratégie évolutive qui permet à H. virginiana d'éviter la concurrence que lui fait une autre espèce d'hamamélis (H. vernalis) pour les pollinisateurs ; ce dernier fleurissant de la fin de l'hiver au début du printemps. Évidemment, cette stratégie a éte héritée des individus vivant dans les régions où les deux espèces cohabitent ou ont cohabité.

Toutefois, le prix à payer pour cette pollinisation différée et concomittante des premiers gels, en tous cas au Québec, est la raréfaction des pollinisateurs et un succès limité de la fructification puisque moins de 1 % des fécondations arrivent à terme.