Un monde négligé

La piste inimitable du raton laveur en marche: les antérieures (les plus petites devant) et les postérieures (les plus grandes derrière) viennent vers nous deux par deux en alternant. 
Il y a longtemps et pendant longtemps, quand je me promenais dans la nature, je ne voyais, sans y prêter plus d'attention, que les évidences. Je n'entendais que le tonnerre, les conversations et les bruits de notre civilisation. Je traversais un décor.

Et puis, j'ai appris, on m'a appris aussi, à regarder au-delà des apparences, à m'oublier pour porter mon attention sur le décor, et mon univers s'est peuplé de fleurs, d'insectes, de serpents, de grenouilles. Plus tard, en découvrant les oiseaux, j'ai commencé à entendre. Maintenant, juste en fermant les yeux, je peux presque deviner le paysage qui m'entoure, savoir si je suis en pays connu ou inconnu. Quand je regarde un film, j'entends la nyctale ou l'engoulevent dans les scènes nocturnes. Je sais quand le metteur en scène me ment sur le lieu de tournage. Le silence n'existe plus. 

Aujourd'hui, j'apprends toujours, j'approfondis les détails et je comprends mieux certaines choses. Depuis quelques années, je m'intéresse aux traces et aux histoires qu'elles racontent. C'est une écriture qu'il n'est pas toujours facile de déchiffrer et qui laisse beaucoup de place à l'imagination. J'aime bien.

Un 5 janvier dans le boisé du Tremblay

Il se passe toujours quelque chose dans le boisé du Tremblay. Cette fois-ci, j'ai croisé la piste d'un lapin à queue blanche. Plus loin, en cherchant une chouette rayée dans le marais, je suis tombé sur une grande pic (Dryocopus pileatus) occupée à gosser un frêne mort que les coupeurs d'arbres avaient bien voulu laisser debout. Et encore plus loin, un groupe de grands corbeaux qui faisaient l'aller-retour entre leur perchoir et le sol m'a incité à aller vérifier à quel cadavre ils s'intéressaient. C'était un jeune cerf de Virginie déjà bien entamé.


Biodiversité du Boisé du Tremblay

Comme chaque année ou presque depuis que j’ai démarré le projet "Biodiversité du Boisé du Tremblay" sur iNaturalist, j’ai mis à jour les guides de la faune et de la flore du boisé.

Ces guides sont établis à partir des observations faites par les visiteurs, mais seules celles ayant été validées par la communauté des experts de iNaturalist et ayant atteint le calibre «Recherche» sont retenues.

Ils permettent de dresser un portrait de la vie qui anime le boisé et démontrent que la « biodiversité » n’est pas qu’un concept. En mettant en évidence la richesse d’un lieu, ils stimulent l’intérêt pour sa conservation. Ils peuvent aussi faciliter l’identification d’une plante ou d’un animal qui attire l’attention du visiteur curieux. D’ailleurs, ces guides peuvent être imprimés, téléchargés ou consultés en ligne sur un téléphone cellulaire.

Au cours de l’année 2024, plusieurs nouvelles espèces ont été ajoutées à la liste:

  • L’Amanite de Jackson devient la 22ème espèce du guide des champignons.
  • L’Adiante du Canada et l’Athyrie fougère-femelle du Nord font passer à 11 le nombre des espèces du guide des plantes se reproduisant par spores (mousses, lycopodes, fougères et alliées).
  • Le Lycope d'Europe, la Proserpinie des Marais, la Rudbeckie laciniée, la Saponaire officinale, l’Uvulaire à grandes fleurs, la Vesce des haies, l’Impatiente glanduleuse et l’Ancolie du Canada portent à 231 le nombre d’espèces du guide des plantes herbacées à fleurs.
  • Le Noyer noir, l’Hamamélis de Virginie et le Chêne blanc font grimper à 75, le nombre des espèces du guide des arbres et des arbustes.
  • 69 nouvelles espèces ont été ajoutées au guide des invertébrés qui totalise maintenant 493 espèces d’arthropodes et de mollusques.
  • Enfin, le Rat musqué et le Coyote viennent compléter la liste des 16 espèces du guide des mammifères.

En revanche, le guide des amphibiens, reptiles et poissons reste à 11 espèces et le guide des oiseaux à 122 espèces.

Je profite de l'occasion pour vous encourager à utiliser iNaturalist pour recenser la biodiversité qui vous entoure, que ce soit dans un parc, un jardin ou même une maison. C'est facile (il suffit de prendre une photo), c'est complétement gratuit, c'est utile et c'est l'occasion d'apprendre, car même si vous ne connaissez pas l'espèce, la communauté de iNaturalist l'identifiera pour vous.